Sam Braun
Sam Braun est né à Paris, le 25 août 1927. Ses parents, qui avaient fui les persécutions antisémites (en Pologne et en Russie) pour s’installer à Paris avant la Première Guerre mondiale, auront quatre enfants. Sam est le troisième. La famille s’installe à Clermont Ferrand en 1937, où Sam poursuit ses études au lycée Blaise Pascal.
Le 12 novembre 1943, la milice française débarque dans l’appartement familial pour arrêter le père de Sam, mais le responsable décide d’« embarquer tout le monde ». Sam Braun, âgé de seize ans, est arrêté avec sa petite sœur de dix ans et demi, et ses parents. La famille est conduite dans une caserne à Clermont-Ferrand avant d’être menée à Drancy, le camp d’internement français où les Juifs sont retenus avant leur déportation vers les camps de la mort.
Le 7 décembre 1943, le convoi n° 64 part de la gare de Bobigny. Le train emporte les parents et les deux enfants. Trois jours plus tard, ils arrivent à Auschwitz. Sam est alors séparé de ses parents et de sa petite sœur qui sont conduits directement dans les chambres à gaz et assassinés. Sam est envoyé dans le camp de Buna-Monowitz (Auschwitz III) où il sera soumis à un travail épuisant jusqu’en janvier 1945. Le 18 janvier, le camp d’Auschwitz est évacué : une terrible « marche de la mort » conduit les survivants vers d’autres camps tandis que les prisonniers affaiblis sont impitoyablement exécutés le long des routes. Sam Braun survit et est finalement « libéré » à Prague fin avril ou début mai 1945. Il pèse alors 35 kg pour 1,77 mètre.
De retour en France, il retrouve sa sœur et son frère aînés. Il passe ses deux baccalauréats à Clermont-Ferrand avant de s’inscrire à la Faculté de médecine de Paris où il soutiendra sa thèse en 1957. Il exerce immédiatement après dans le XVe arrondissement. Il aura quatre enfants entre 1952 et 1966, de deux mariages différents. Il prend sa retraite en 1986 pour des raisons médicales et, vers 1995, poussé par une amie professeur d'histoire, il commence à témoigner auprès des collégiens et lycéens alors qu'il avait gardé le silence sur sa déportation pendant 40 ans. Il intervient dans les établissements scolaires qui l’invitent. Certaines années, près de 5000 élèves écoutent son témoignage et dialoguent avec lui.
En 2008, il publie un livre dans lequel il revient sur sa déportation, sur son travail de témoin et sur les principes humanistes qui orientent sa vie : Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu (Albin Michel, 2008). C'est un témoignage humaniste essentiel.
Sam Braun est décédé le 1er juillet 2011, âgé de 84 ans.