Pejman Memarzadeh – éthique et vie quotidienne

Transcription de la vidéo

Dans la pratique de l’éthique, qu’est-ce qui vous guide au quotidien ?

La religion préislamique en Iran était le zoroastrisme et dans cette religion, qui est une philosophie de vie plutôt, qui est peut-être plus proche du bouddhisme que des grandes religions monothéistes, il y a une devise très simple : bonne pensée, bonne parole, bonne action. Et je dirais que si on devait former une devise à l’éthique, c’est ça, ça tient en pas grand-chose. C’est s’efforcer d’avoir des pensées peut-être plus belles, peut-être plus fines, peut-être plus subtiles, peut-être plus généreuses. Ça se traduit par nos paroles effectivement, et ça se traduit en fin de compte réellement dans nos actes.

Je crois qu’on prend goût à l’attention, on prend goût à ce type d’effort, c'est-à-dire qu’on prend goût à sortir d’une chaîne de réactions. Ce qui est agréable dans la vie avec l’expérience, c’est justement de ne pas forcément réagir de prime abord, ou de manière épidermique, même à des choses désagréables. Quand on se sent finalement bien et mieux souvent, c’est qu’on arrive à réagir par rapport un stimulus extérieur même très négatif avec la meilleure attitude possible. Parce que si on répond à un acte de violence par un acte de violence, ce n’est pas très intéressant, dans le fond. C’est humain, mais ce n’est pas très intéressant. Et par rapport à une agression, par rapport à quelque chose qui fait mal, si on arrive à construire en soi un processus et un cheminement qui fait qu’on absorbe cette souffrance, on la vit, naturellement, mais on arrive peut-être, avec un processus de réflexion et un travail intérieur, à y lire quelque chose, à donner un sens à ce qui s’est passé et à réagir avec plus de hauteur. C’est très important de prendre de la hauteur.

Entretien réalisé le 5 février 2008

 

 

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