Macha Méril – éthique et connaissance de soi
- Nom: Macha Méril
- Thèmes: Connaissance de soi
Transcription de la vidéo
Qu’est ce que cela signifie pour vous « se connaître » ? En quoi le fait d’apprendre à se connaître peut-il avoir une utilité en matière d’éthique ?
La plus belle chose qui ait jamais été dite, c’est « Aime ton prochain comme toi-même ! ». On n’a pas fait mieux, qui qui l’ait dit. Parce que ça a déjà été dit d’autres manières, mais ça c’est vraiment la perfection. Et puis « Aimez-vous les uns les autres ! ». Mais « Aime ton prochain comme toi-même ! », ça sous-entend qu’il faut commencer par s’aimer soi-même. C’est très difficile de s’aimer soi-même, parce que nous sommes crapuleux comme tout le monde. Personne n’a pas de zone crapuleuse. Il faut donc arriver à avoir pitié de soi et s’aimer suffisamment pour ne pas être malheureux d’être soi. C’est ça ! C’est ne pas être malheureux. Quand je vous parle du bonheur comme une arme qu’est la recherche du bonheur, c’est parce que cette harmonie est le message suprême que l’on peut transmettre, que l’on peut donner. Donc je suis aussi une épicurienne, parce que je pense que le plaisir, si j’arrive à l’avoir, si je l’atteins – il est de plus en plus difficile à atteindre, puisque plus on a de conscience, plus le plaisir est fugace et mis en doute, donc bravo quand on a du plaisir ! Ca prouve qu’on a le cœur pur, qu’on arrive à apprécier une jolie lumière, un coucher de soleil, un verre de vin, une parole agréable, quelqu’un qui vous amuse, etc. Donc tout ce chemin là commence par une paix qu’on ne peut trouver qu’en soi.
Alors, se connaître soi-même, c’est aussi ne pas être indulgent, c’est aussi ne pas être trop laxiste. Il faut se critiquer, faire son autocritique. Ça c’est ce que j’aimais bien dans le marxisme, c’était l’autocritique, je trouve que c’est formidable. Mais attention, la vraie autocritique, celle où vraiment on va au fond des problèmes et on essaie... C’est d’ailleurs une chose qui existe aussi dans la psychanalyse, c’est-à-dire de faire un parcours sur les accidents qu’on a vécu et les erreurs qu’on a faites, pour pouvoir se libérer en quelque sorte et être quelqu’un de plus simple. C’est vers ça que je tends, moi, c’est vers la simplicité, vers plus de douceur et moins de confusion.
Entretien réalisé le 20 septembre 2007